mercredi 5 février 2014

Art et Philosophie


De l’intime singulier au relié universel

« Le plus important, me semble t-il, n’est pas ce que l’artiste donne à voir mais ce qu’il permet à chacun de trouver. Dans ce glissement se joue la rencontre de Soi vers Soi.
Artiste pluridisciplinaire, je cherche, à travers mes créations, à restituer des forces plutôt que des formes. L’oeuvre est alors à considérer comme « Arbre / frontière », ou, objet érigé servant de repère et nécessaire à l’investigation des - terres intérieures -, sorte de borne marquant l’espace, qui indiquerait aux regardeurs consentants, comme autant de chemins à suivre.
Ma réflexion nourrie d’une biographie personnelle et de la quête d’un monde marqué par la spiritualité, fait de mes réalisations - oscillant entre figuration et abstraction -, une sorte de « cartographie de l’Être» où l’on retrouve une circulation propre à l’espace sacré et qui tente d’éveiller des sentiments universels. » Agma




From the singular intimate to the universal link



“The most important, it seems, is not what the artist wants to show but what he allows each one to find. It is thanks to this shift that the encounter between the Self and the Self can occur.
A multidisciplinary artist, I seek, through my creations, to release forces rather than shapes. The work is then to be considered a “Tree/frontier”, or an erected object used as a landmark necessary to the investigation of the “inner territories”, like a boundary delimiting space that would show the consenting watchers so many ways to follow.
My thinking, feeding on a private biography and the quest for a spiritual world, makes my work – oscillating between figurative and abstract art - look like a kind of “cartography of the being” in which you can find a movement peculiar to the sacred space and which tries to awaken universal feelings.” Agma

(Traduction : F. FLUDER)










Analyse de l’œuvre de AGMA
par le critique et historien d’art : Francis Parent.
Le texte explicatif associé à chacun des quatre critères analysés (A - formalisme, B - matérialité, C - investissement, D - communication) positionne l’œuvre de l’artiste dans l’histoire de l’art en rappelant éventuellement les courants artistiques auxquels elle se rattache, ou les noms des artistes illustres s’étant exprimés dans une approche voisine.

A : FORMALISME
Le premier critère porte sur le formalisme de l’œuvre : que voit-on quand on regarde une œuvre, quel type de formalisation se donne à voir de prime abord ? Est-ce plutôt abstrait, plutôt figuratif, plutôt..., etc (classé du plus "immatériel" au plus "réaliste").?

A240 : Allusif, inclusion de figures (ou d'objets réels) dans l'abstrait

Figurations plus ou moins réalistes, plus ou moins importantes, mais toujours en tant que détails dans un ensemble restant globalement abstrait (Fernand Léger, Jan Voss, Antoni Tàpies, W. De Kooning, les "combine paintings" de R. Rauschenberg, ...).


B : MATERIALITE

Le second critère porte sur la matérialité de ce qui est donné à voir. S’agit-il de pur concept, de jeu de matières, d’objet détourné etc. (classé du plus "immatériel" au plus "réel") ?

B220 : en matérialité structurée, avec prééminence des volumes particulièrement dans la sculpture et les assemblages. Spécialement pour le "Minimal Art" et ses dérivés (Sol Le Witt, Tony Smith, …).

B210 : en matérialité structurée, avec prééminence des matières leur épaisseur, leur composition ou leur travail architectonique plutôt structuré (comment les matières sont "baties"), sont ici le plus important (Eugène Leroy, Bertrand Lavier, ...).


C : INVESTISSEMENT CORPS / ESPRIT

Le troisième critère porte sur « l’investissement » de l’artiste dans son œuvre. Avec quel ratio Corps / Esprit, l'artiste s'investit-il dans son œuvre ? Classé du plus "intellectuel" (p.ex. "l'Art Conceptuel", ...) au plus "physique" (p.ex. le "Body Art", ...).

C160 : plus vers la corporéité / les sens, par l'expression d’une "humanité" (allant de la Vie à la Mort)
- qu'elle soit factuelle (John de Andrea, Duane Hanson, Itsvan Sandorfi, ...)
- ou bien symbolique (James Ensor, G. Rouault, F. Gruber, Zoran Music, Rebeca Stevenson, Jan Vercruysse, ...), ...

C120 : plus vers l’intellectualité / l'essence, travail intérieur axé plus vers le projectif l'onirisme, la poésie, le lyrisme, l'experience hallucinogène … Pour "projectiver" une intériorité pensée ou revée (Henri Michaux, Wols, ...).


D : COMMUNICATION

Le quatrième critère porte sur l’aspect « communication » : L'artiste a t-il une volonté délibérée de communiquer à travers ses œuvres un message quelconque ? (classé du plus "spiritualiste" au plus "sociétal").

D115 : via le signifié en narrations ou symboliques diverses qu'elles soient allégoriques, métaphoriques (les matériaux de J. Beuys, ...), analytiques (les "suites de Fibonacci", de Mario Merz, ou celles de Robert Filliou, ...), critiques (de Henri Cueco à Hans Haacke ou Guillaume Bijl, ...).